Le choix de vie.

Publié le 19 novembre 2023 à 19:25

L'histoire se déroule dans une prison où sont détenus des prisonniers ayant obtenu de longues peines d'emprisonnement ou pour certains la peine de mort. Un jeune détenu va être exécuté en fin de journée et attend la mort, seul dans sa cellule. Soudain, il entend des bruits de loin qui se rapproche lentement vers sa cellule.

Le vieux gardien : Bonjour Lucien, comment vas tu ?

Lucien : Pourquoi me posez vous cette question stupide ? Dans quelques heures, je serai mort.

Le vieux gardien : je le sais bien, c'est pourquoi je suis venu te voir. Veux tu rencontrer l'aumônier ?

Lucien : Quoi ? Un aumônier ?

Le vieux gardien : c'est le prêtre de la paroisse du village et il est aujourd'hui de permanence. Dans ton dossier, il est mentionné que tu es de confession chrétienne.

Lucien : je l'étais, plus maintenant.

Le vieux gardien : donc veux tu rencontrer le psychologue ?

Lucien : ni l'un, ni l'autre. C'est une pure perte de temps avec eux !

Le vieux gardien : je comprends ta réaction.

Lucien : Quoi ? Comment pouvez vous me dire que vous me comprenez ? Vous n'êtes pas à ma place dans la cellule attendant la mort !

Le vieux gardien : crois tu vraiment que nos sorts sont si différents.

Il ouvra la cellule et referma derrière lui. Puis il s'assit sur la chaise qui fesait face au lit où Lucien était assis. Le vieux posa lentement son bras droit sur la table et le regarda, puis il poursuit. 

Le vieux gardien : Cela fait bientôt 35 ans que je suis gardien de prison et j'irai à la fin du mois à la retraite. J'ai vu défilé dans cette prison, toutes sortes de prisonnier qui ont ont pratiquement tous un point commun, ils sont tous innocents. S'ils sont en prison, c'est une erreur de la justice.

Lucien : je reconnais que j'ai tué ma femme et son amant. Ma femme me trompait avec le voisin que j'ai découvert dans notre lit, un jour par surprise. Je ne pouvais pas supporter de voir ce chien sur elle en plein action alors je lui ai tiré plusieurs fois sur les deux. Je suis un assassin, un meurtrier et je mérite la peine de mort.

Le vieux gardien : il soupira et garda le silence pendant quelques secondes puis il releva la tête et prit la parole.

Le vieux gardien : un meurtre passionnelle qui scella ton destin. Beaucoup agissent et ensuite regrette l'acte qui provoqua les conséquences. La joie du moment laisse place au regret et à la douleur pour toujours.

Lucien : je ne regrette pas mon acte !

Le vieux gardien : en est sûr ? Je ne le crois pas, tu es dans le remord, pas pour avoir ôter la vie à deux personnes mais d'être en cellule pour bientôt mourir.

Lucien : c'est vrai, le vieux. Je voudrais être libre comme toi.

Le vieux gardien : Et si je te disais que mon sort n'est pas différent du tien.

Lucien : Quoi ? Vieux, tu délires !

Le vieux gardien : alors tu penses que tous ceux qui sont hors des prisons, sont des personnes libres ?

Lucien : ouais

Le vieux gardien : alors pour toi, la liberté s'est la possibilité de se déplacer, de faire ce que l'on veut ?

Lucien : jouir de la vie, des bonnes choses.

Le vieux gardien : c'est un bonheur éphémère construit sur l'illusion. La maison des plaisirs bâti sur une fondation d'illusion qui peut s'écrouler à tout moment et la souffrance sera grande !

Lucien : Comment ? Je ne comprends pas, explique moi vieil homme !

Le vieux gardien : nous vivons tous dans une prison, la société est une prison. Nous sommes tous des prisonniers, il n'y a pas de différence entre toi et moi. Personne n'est libre dans ce monde, ceux qui le pensent, vivent dans l'illusion.

Lucien : ce n'est pas vrai parce que ceux qui ont réussi, vivent heureux.

Le vieux gardien : pour toi, c'est quoi la réussite ?

Lucien : les personnes riches, célèbres, tout ceux qui accomplissent ce qui veulent.

Le vieux gardien : ces personnes vivent dans l'illusion, ce sont des esclaves de leur passion mais la fin de ce rêve les conduira à la souffrance.

Lucien : comment ?

Le vieux gardien : la poursuite des bonnes choses de la vie n'est que pure vanité. La recherche effréné de la richesse, du pouvoir ou du désir charnel ne conduit qu'à l'illusion du bonheur. Ton acte est purement la satisfaction d'un désir qui t'a conduit en prison alors que l'objectif n'était pas d'aller en prison et être dans le regret.

Lucien : es tu un croyant ?

Le vieux gardien : faut il être un croyant pour avoir ce discours ?

Lucien : mais alors la liberté n'existe pour personne !

Le vieux gardien : les différentes religion parlent de l'enfer après la mort pour ceux qui ont commis les grands péchés. Mais sache ceci jeune homme que ce monde est l'enfer. Nous sommes tous en probation durant cette existence, voilà pourquoi nous sommes tous imparfait car condamné pour nos fautes antérieur.

Lucien : donc j'avais une vie antérieur passé dans ce monde.

Le vieux gardien : en effet, tout comme moi, nous renaissons dans ce monde autant de fois jusqu'à la purification du cœur. Donc les personnes qui aiment ce monde, renaitrons plusieurs fois. Les amoureux de la richesse, du pouvoir, des désirs charnel reviendront à cause de la souffrance de la séparation d'un être, la perte des biens matériels ou le pouvoir politique. Ils sont devenus des esclaves de leur passion. Cependant ceux qui ont commis trop de mauvaises actions, provoquant un grand déséquilibre, ces personnes disparaîtront, ils ne pourront pas renaître.

Lucien : Alors comment mettre fin à ce cycle de renaissance ?

Le vieux gardien : tout d'abord, prendre conscience de sa condition et de la futilité de ce monde. Ensuite, se libérer de ce monde en ayant un acte juste, une pensée juste et une parole juste. Être en harmonie avec tout ce qui t'entoure, ce n'est pas faire le bien ou le mal. Il ne faut pas agir pour avoir de la renommée, de la richesse ou les plaisirs mais agir en accord avec le principe de la justice.

Lucien : mon acte est la manifestation d'un désir personnel insatisfait. Je devais demander le divorce et me séparer de ma femme. Cela serait un acte juste, hors donner la mort n'a pas été juste.

Le vieux gardien : tu as compris, je n'ai plus rien à t'apprendre. Espérons que dans ta prochaine vie, tu ne commettras plus cet acte. 


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